En 1995, à l’âge de 14 ans tout juste, j’ai été violée par un homme de 28 ans que j’ai rencontré par l’intermédiaire d’un magazine de musique.
A l’époque j’apprenais à jouer de la guitare et je rêvais de former un groupe de musique. Il m’a dit qu’il jouait de la guitare comme un pro et qu’il pouvait m’apprendre.
J’étais complètement naïve, je ne me suis pas méfiée, pas du tout. On s’est rencontrés à Issy-Les-Moulineaux, il m’a emmenée dans un café à côté du métro, on a bu un coup, on a parlé. Il était gentil, amical, sympa et cool. On aimait la même musique et on a parlé guitare. Je me souviens qu’il m’a dit « C’est vraiment très très bien qu’on se soit rencontrés. » Alors là, si c’était maintenant, j’aurais couru comme une folle, mais j’avais aucun soupçon qu’il avait d’autres idées en tête.
Il m’a emmenée dans une petite chambre (aucune idée si il y vivait ou si il l’avait louée pour ce jour-là uniquement) dans un bâtiment à Issy-Les-Moulineaux (dont la location précise a été effacée par mon cerveau traumatisé) près de la station de métro pour que je voie sa guitare et qu’on fume un peu.
Quand on arrive, il n’y a pas de guitare mais il roule un pète et je prends une taffe. Ca ne m’a rien fait du tout. Il ne me vient même pas à l’idée que tout ça est très étrange et douteux. La confiance de l’innocence. Il essaie de m’embrasser, je dis non et je le pousse gentiment, et lui tout choqué me dit que je suis défoncée et que c’est pour ça que je ne veux pas. Il essaie de m’embrasser encore une fois, il sent mauvais et commence à me toucher. Là, je commence à paniquer, à le pousser plus fermement et je me demande si j’ai fais une connerie. Je me rends compte de la gravité et du danger de la situation. Une petite lutte, soudainement je me retrouve sur le lit et il essaie de baisser mon jean. Je lutte, j’essaie vraiment de le pousser et de lui donner des coups de pied mais il est plus fort que moi. Beaucoup plus fort. J’ai tellement peur que je n’ai plus de voix, ma force m’a complètement abandonnée. Je continue à lutter, en vain. Je vois bien que je ne vais pas arriver à m’enfuir. A ce moment-là, j’accélère les événements dans ma tête et je me vois morte. Je suis sûre qu’il va me violer et me tuer. Je pense à ma maman adorée et je pleure. Je dis à ma maman que je suis désolée, que je l’aime. Il a réussi à baisser mon jean et il commence à baisser ma culotte. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie, je vais mourir. Peut-être que si je fait ce qu’il veut, il me laissera partir après. Je décide de capituler car je ne vois pas d’autre solution. Je me dis que ça fera encore plus mal si il doit me forcer physiquement. Je lui dis que je suis vierge. Il met un préservatif et me viole quand même. Je pleure. J’ai mal. J’ai envie de vomir à cause de son haleine fétide dont l’odeur de tabac et d’alcool m’infecte les narines. Il finit, je me rhabille et il dit qu’il veut me raccompagner à la station de métro. Je dis non mais il décide de me suivre quand même. Il me dit qu’il veut que l’on se revoie. Je dis non. Il me dit d’y penser, qu’il m’appellera le jour suivant et si je laisse sonner, il ne me contactera plus jamais. Le lendemain, le téléphone sonne à l’heure convenue et je laisse sonner. Je suis en vie mais une partie de mon être est morte. Ma pureté est éternellement et irrévocablement souillée.
Je mets tout ça dans une petite boîte dans ma tête que je ferme à clé. Je ne l’ai jamais revu.
Je n’ai jamais porté plainte. Je n’ai rien dis à mes parents. Je me suis confiée à 2 copines qui, je pense, ne m’on pas vraiment crue. Pendant de nombreuses années, j’ai tout fait pour oublier cette expérience et j’ai continué à vivre comme si rien ne s’était passé.
Néanmoins il y avait bien sûr des séquelles psychologiques, mais j’ai continué à nier ce fait à moi-même pendant longtemps. J’ai tellement bien réussi que j’ai très peu de souvenirs du viol, je veux dire je ne me souviens pas des détails précis (la location, son visage, ce que j’ai fait après). Tout est assez vague, je vois ça en fragments flous. Ce qui est resté imprégné avant tout c’est les émotions que j’ai ressenties : la peur d’être assassinée, la honte, le dégoût, la haine, la culpabilité de m’être mise dans cette situation, l’impuissance de me défendre, la tristesse, la colère, l’envie de mourir après.
Apres plusieurs années, ça m’a bien sûr rattrapée et j’ai commencé à faire face et à accepter le fait que ce viol m’a vraiment foutue en l’air dans la tête et ceci de manière permanente. Je vous épargne les détails de mes problèmes mentaux.
Maintenant à l’age de 32 ans, je veux me souvenir. Je veux me rappeler de tout. Ca peut paraître incongru mais je pense que c’est parce que je n’ai jamais compartimenté cette expérience, c’est-à-dire je n’ai jamais fait le tri dans ma tête, je n’ai jamais vraiment fait face à tout ça correctement et de manière approfondie. Tant que ce n’est pas fait, ça va continuer à me hanter, à m’obséder et ça va me rendre marteau au point où un jour je vais faire une connerie irréparable.
Je me suis également toujours demandée si il a violé d’autres filles, après m’avoir violée.
Je me demande… je ne crois pas être la seule.
Donc je vais vous demander si vous avez été violée par un homme du nom d’X(je ne connais pas son nom de famille) dans les environ d’Issy-Les-Moulineaux dans les Hauts-De-Seine (92). Mon viol s’est passé en 1995 dans un bâtiment à Issy-Les-Moulineaux près d’une des stations de métro.
De taille moyenne et de stature mince, il avait les cheveux longs et blond foncé je crois. Je ne me souviens pas de son visage exactement car j’ai passé des années à l’oublier.
Il fumait des cigarettes roulées et du cannabis et était passionné de musique rock (la guitare surtout).
Il s’habillait du genre « grunge » ou « rock », c’est-à-dire il avait l’air un peu crade, portait des bottes en cuire je crois, jeans et une veste en jean.
Il m’a également raconté une histoire (aucune idée si c’est vrai) que sa petite amie s’était suicidée récemment parce que ses parents à elle n’ont pas accepté sa relation avec lui et ont essayé de les séparer. Il était déprimé et meurtri par tout ça et disait que c’était l’amour de sa vie et que ses salauds de parents ont en fait causé sa mort (à son avis).
Peut-être qu’il vous a raconté la même histoire et qu’il vous a aussi violée.
Si vous reconnaissez cet homme par la description que je viens de donner, je vous implore de me contacter.
Merci de m’avoir lue.
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